Not married

Un jour, je ne sais plus quand, j'ai dit que j'aimerais bien assister à un match de rugby.

Pas que je sois portée sur le sport, loin de là même mais j'ai toujours bien aimé la rugueuse virilité qui émane des rugbymen.

Donc hier, le polonais m'appelle pour m'inviter à assister à un match en compagnie du maire avec repas après et tutti quanti.

(Tutti quanti ne signifiant pas une troisième mi-temps dans les bras d'un joueur)

(Quoique)

Bref, je lui dis que je ne sais pas je dois aller à la campagne j'ai piscine j'ai des pustules plein le visage...

Il rajoute que c'est une invitation pour deux "tu peux venir avec ton mari".

Silence.

Cri du coeur : "MAIS J'AI PAS DE MARI".

C'est vrai ça qu'est ce qu'il vient m'enquiquiner avec cette histoire de mari.

Et puis je me souviens que l'ours m'avait accompagnée à un meeting et avait discuté avec le polonais à l'occasion. Une histoire franchement maçonne sûrement.

Donc pour lui je suis j'étais mariée à l'ours.

Pas de bol n'est ce pas ?

En attendant je ne vais pas au Rugby et je viens d'être cataloguée célibataire dans la tête du polonais.

J'aurais peut être du maitriser mon impulsion.

Mais le jour où je ferai ce genre de chose, je ne serai plus moi.

Ou alors je serai morte.

En attendant let's go to Montelimar.

Et bien sûr que je te ramène du nougat.

Tu as déjà vu aller à Montelimar et ne pas ramener de nougat toi ?

P.S. C'est Halloween et vous savez quoi ? Même pas mal !

Incorrigible

C'est ce que m'a affirmé Lulu l'autre soir.
Nous promenions le chien dans la rue et j'ai passé mon bras dans le sien puis pris sa main, tendrement, amicalement, je ne sais plus.
Tu es in-co-rri-gi-ble.
Je lui ai demandé pourquoi.
Tu le sais bien.
J'ai lâché sa main et insisté.
Rien n'est venu.
Lulu est un homme qui ne se livre pas.
Je ne me livre pas beaucoup non plus.
J'ai bien essayé à une époque mais il s'est fermé comme une huitre.
Alors moi aussi j'ai fait l'huitre. Ou la moule. Ou la palourde.
N'importe quel fruit de mer fera l'affaire.
Si le peu qu'il connait de moi lui suffit à le dire, tant mieux pour lui.
Le beaucoup que je sais à mon sujet me permet de le déclarer.
Ici.
Maintenant.
Je suis incorrigible.
Cela veut dire qu'on ne peut pas me corriger, ni moi, ni l'autre.
Mais dis moi donc Lulu, et toi es-ce que tu est corrigible ?
Toi qui te vante de t'être auto-analysé et d'avoir changé.
Change-t-on vraiment ?
On peut changer de vie comme on l'a fait tous deux mais au fond de nous reste ce que nous étions hier et que nous serons sans doute demain.
Pendant ce temps nous sommes.
Chacun sur notre route.
Nos chemins qui se sont croisés se sont séparés.
Je ne te donnerai plus jamais la main.
Mais je te garde ma tendresse.
Voilà, je suis incorrigible, tu l'as dit.
Tu ne sais pas la dernière ?
Je me suis remise à rêver et ça, jamais personne ne me le corrigera.

Photo : Lucien (!!) Clergue

Il y a

Il y a là la peinture/Des oiseaux d'envergure/Qui luttent contre le vent

Il y a a là les bordures/Les Distances, ton allure/Quand tu marches juste devant
Il y a là les fissures/Fermées les serrures/Comme envolés les cerfs-volants
Il y a là la littérature/Le manque d'élan/L'inertie/Le mouvement

Parfois on regarde les choses/Telles qu'elles sont/En se demandant pourquoi
Parfois , on les regarde/Telles qu'ellespourraient être/En se disant pourquoi pas

Photo : Berenice Abbott by Man Ray.

Sabras

Sabrás que no te amo y que te amo
puesto que de dos modos es la vida,
la palabra es un ala del silencio,
el fuego tiene una mitad de frío.
Yo te amo para comenzar a amarte,
... para recomenzar el infinito
y para no dejar de amarte nunca:
por eso no te amo todavía.
Te amo y no te amo como si tuviera
en mis manos la llave de la dicha
y un incierto destino desdichado.
Mi amor tiene dos vidas para amarte.
Por eso te amo cuando no te amo
y por eso te amo cuando te amo.

Pablo Neruda

Epilogue

J'ai décidé que c'était terminé.

Merci les filles de vous être fait du souci pour moi mais dimanche dernier toute seule dans ma solitude (oui je sais c'est un pléonasme) j'ai mis mes sentiments dans un grand trou là haut sur ma falaise et j'ai coulé dessus une grosse chape de ciment.

Je ne parlerai plus de l'ours.
Je ne lui parlerai plus non plus.

Je ne veux plus qu'on m'en parle.

Le reste ne concerne que moi.

Je sais que mon silence sera fait de mille cris mais c'est mon lot depuis toujours. Avancer en silence dans la tempête.

Je sais aussi que ce ne sont que des mots mais les mots sont aussi ce qui me fait avancer et il est a priori hors de question que je revienne en arrière.

Vous aussi d'ailleurs.

Même si.

Même si.

L'amour est une nuit traduirait on litérallement. l'amour d'une nuit. la nuit de l'amour. l'amour qui dure une nuit. la nuit qui éclaire notre amour.

Il m'avait fait une scène de jalousie parce que j'aimais Gino Vannelli (ne jamais épouser un jaloux, ça se finit toujours mal)

Love is a night
Who really cares if it’s wrong or it’s right
And all that I know
You’ve been some life and love on the road

LOVE IS A NIGHT - GINO VANNELLI
envoyé par Trublyonne. - Regardez la dernière sélection musicale.

La vie d'mes bêtes

Au niveau des enfants, c'est pratiquement règlé. Il y en a un qui est parti loin sur l'Ile Bourbon et la seconde attend d'avoir trouvé un boulot pour s'installer avec chéri-chéri.

Me reste les deux zozos sur les bras.

Et ces deux là, c'est pire que des marmots.

Hier je vais pour me coucher.

Je trouve le lit plein de miettes ramenées par Zozo Premier Roi des Kadors de sa promenade du matin. Je nettoie et remets les draps en place. Pendant ce temps Zozo premier en a profité pour s'installer sur le fauteuil et étalé ses poils blonds sur mon pantalon noir.

Le temps de le virer et de me retourner mon pied s'écrase sur quelque chose d'humide et mou. Du vomi de croquettes que Zozo Second roi des Chats a déposé tout tranquillement sur le tapis. Le temps de nettoyer le vomi, je me couche enfin.

Je m'étale dans le lit, m'enfouis sous les oreillers comme j'aime à le faire et là une odeur bizarre. Je sniffe, re-sniffe le matelas, l'oreiller un, l'oreiller deux et là... oh joie je sens la provenance de cette fragance délicate : le pipi de Zozo second qui n'a sans doute rien trouvé de mieux, sa litière n'ayant pas du lui convenir.

La fatigue étant plus forte que moi, j'ai viré l'oreiller et me suis endormie sur le coup en jurant bien que le lendemain je les explosais tous les deux.

Tu parles Charles. Je les ai retrouvés sur le lit, chacun d'un côté de mes jambes, endormis comme deux peluches, roulés en boule tous chauds, tous calins...

Il y a des jours quand même j'ai vraiment l'impression que c'est moi qui habite chez eux et non le contraire. En même temps c'est pas faux, avec la vie que je mène en ce moment, ils y passent plus de temps que moi. Je vais peut être finir par leur demander de payer le loyer à cette bande d'SDF dégueulasse. Nom d'un chien de nom d'un chat.

Welcome into the Matrix

Hier je devais faire une très longue note pour raconter plein de choses essentielles mais j'ai passé ma soirée sur Skype à papoter avec mes copines Cathiminie qui vient de vider son sac et Hypos qui fait des lessives roses.

On a parlé de la vie, de nos enfants, de nos jules passés, présents et à venir et de nos cuites toutes aussi passées et à venir. Pour le présent je suis encore à jeun.

Il était tard et tout à coup j’ai découvert CA.
Magique.
Mais utilisable seulement si on a un compte Facebook.
Bunny, you are a piece of the mosaïc.
Ca y est, je suis rentrée dans la matrice.
Back to my future.
Ils ont trouvé la seule photo de moi gamine qui se trouve sur mon profil.
Mon avenir est derrière moi.
Je suis une femme enfant.
Ah bon vous croyez ?
La grande affaire n’est ce pas ?

Quand vient le soir

Quand vient le soir ne plus l’entendre
A la vesprée ne plus l’attendre
La sonnerie du téléphone
Tout soudain devenu aphone.

A la vesprée ne plus l’attendre
Ce train qui venait pour me prendre
Et m’emmener vers ton sourire.
Ne me reste plus qu’à languir.

Ce train qui venait pour me prendre
Ne joue plus la carte du tendre
La voie ferrée crache des mots
Ses grincements sont trémolos.

Ne joue plus la carte du tendre
Raison voudrait bien s’en défendre
L’amant muet, évanoui,
Dans la nuit cruelle est parti.

Quand vient le soir ne plus l’entendre
A la vesprée ne plus l’attendre
Ce train qui venait pour me prendre
Ne joue plus la carte du tendre.


Ancelly 31 Juillet 2008.
Les Plantations à la Con

Méthode Coué

Bonne fille.

Bonne mère.

Bonne épouse.

Bonne maîtresse.

Bonne amante.

Bonne.

Je suis

Bonne.

A répéter tous les matins en me maquillant avec soin, histoire d'effacer les traces du temps qui passe.

Alain m'a demandé tout à l'heure "pourquoi tu pleurais jeudi soir ?".

J'ai répondu "parce que j'aime toujours l'ours".

Il a du se dire qu'il aurait mieux fait de ne pas me poser de question.

Et ton copain à la queue de cheval ?

Il en a eu marre d'être près de quelqu'un qui pensait à un autre.

Dis toi que le bon côté de la chose, c'est que tu n'auras plus besoin d'aller à la chasse.

Ouais, sauf que je me suis faite piquer ma place.

Je mettrais bien plein de coup de cutter sur mon écran d'ordinateur. Je cliquerais bien sur la touche delete jusqu'à ce que mon doit s'engourdisse. Je débrancherais bien mon cerveau. De toute façon avec le froid qu'il fait, il est déjà congelé et hors d'usage pour le reste de la journée.

Je retourne à mon bazar d'affaires d'été et d'hiver. Chassé-croisé de fringues pour les beaux jours et les jours tristes.

Tu sais quoi Lulu ? J'ai plus rien à me mettre...

Photo : Hiroshi Sugimoto

Au verso de l'amour

Tout ce qui se dit sur l’amour
Deux cœurs qui battent le tambour
Le bonheur qui vous parcourt
De frissons nuit et jour
C’est la moitié du tour
L’eau de rose qui rend sourd
Entre les intervalles
L’amour, ça fait mal

L’amour, ça fait mal, l’amour
L’amour, ça fait mal, l’amour
L’amour, ça fait mal

Parlons de ce que ça coûte
Les insomnies, les doutes
L’âme au fond de la soute
L’esprit qui se dégoûte
La jalousie qui broute
La raison en déroute
Les silences qui empalent
L’amour, ça fait mal

L’amour, ça fait mal, l’amour
L’amour, ça fait mal, l’amour
L’amour, ça fait mal

On en crève, mais on n’en meurt pas
On en pleure et la prochaine fois
On se dit, s’il tend un appât

On sera moins fragile, on le croit

À la prochaine idylle
On sera plus habile
On va mener le bal
Et ça va faire mal, mon amour

L’amour, ça fait mal, l’amour
L’amour, ça fait mal, l’amour
L’amour, ça fait mal


Paroles :Kent -

Lien

Photo : Elliott Erwitt - California 1955

Rien de grave

Mauvaise fille.
Mauvaise mère.
Mauvaise femme.
Mauvaise maitresse.
Mauvaise amante.
Mauvaise.
Je suis
Mauvaise.

Ceci posé, j'ai commandé le livre de Justine Levy à ma libraire.
En attendant je vais relire Rien de grave.
Parce que finalement tout ça n'est pas si grave n'est ce pas ?

L'amour c'est du latin

Nec tecum nec sine te vivere possum...
Je ne peux vivre ni avec toi, ni sans toi...

(Martial, poète latin du Ier siècle)

Odi et amo. Quare id faciam, fortasse requiris.
Nescio, sed fieri sentio et excrucior.
Je te hais et je t'aime. Pourquoi j'agis ainsi, tu pourrais te le demander.
Je ne sais pas, mais c'est ainsi que je le ressens et cela me déchire.

(Catulle, poète latin du Ier siècle...)


Ca pourrait tout aussi bien être du chinois d'ailleurs.
Je noierai bien mon chagrin dans un pot de Nutella moi aussi...

Photo :Daniela Edburg

L’homme total

Je voudrais réinventer l’homme total ;
celui qui est à sa place, qu’est à la bonne place
et qui perd pas sa place partout tout le temps
parce que tout un chacun et tout le monde
est à la bonne place au bon moment
dans le soleil.
Raoul Duguay

Photo : Edouard Boubat

Heaven

Un couple de jeunes enlacés devant la porte de mon immeuble.
Je les frôle mais je n'ose pas les regarder.
Gros soupir en rentrant.
Fab me demande si c'est l'âge ou le couple.
Le baiser ai-je répondu.
L'envie d'être enlacée la nuit sous un porche.
L'envie qu'on me sussure des mots doux.
Ou coquins.
Mais qu'on me parle quoi.
Qu'on me roucoule à l'oreille.
Qu'on me titille le lobe.
Qu'on me murmure des bêtises.
Qu'on me chuchote n'importe quoi.
Qu'on me gazouille
Qu'on me marmonne
Qu'on me bourdonne
Qu'on me bruisse
Qu'on me tintinabule des trucs.
Une fois juste encore une fois.
Lulu t'es où ?

You go to my head

You go to my head,
And you linger like a haunting refrain
And I find you spinning round in my brain
Like the bubbles in a glass of champagne.

You go to my head
Like a sip of sparkling burgundy brew
And I find the very mention of you
Like the kicker in a julep or two.

The thrill of the thought
That you might give a thought to my plea
Casts a spell over me
So I say to myself: get a hold of yourself
Can't you see that it never can be?

You go to my head
With smile that makes my temperature rise
Like a summer with a thousand Julys
You intoxicate my soul with your eyes
Tho I'm certain that this heart of mine
Hasn't a ghost of a chance in this crazy romance,
You go to my head.

J'ai faim - Episode 1

C'est vrai que je me suis arrondie au fil du temps.

Les occasions de boire et manger ne manquent pas.

La graisse s'est installée insidieusement.

Samedi soir, j'étais invitée à diner.
Rien que des bonnes choses.

Sur les 5 femmes présentes, j'étais la plus ronde.

J'ai mangé comme tout le monde avec la même gourmandise.

Je crois.

Un des hommes s'est approché de moi au moment du fromage.

Gourmande dit-il.

Heu oui ai-je répondu la bouche pleine.

Deuxième approche au moment du gâteau.

Tu es du genre "j'assume mes rondeurs et je vous emmerde".

Heu oui ai-je répété la bouche toujours aussi pleine.

Je me suis crue obligée de me justifier.

En ce moment je n'ai pas la motivation mais ça viendra bien.

Mouais.

Ce qui me fait marrer finalement c'est que les 4 autres ont mangé autant que moi mais que personne n'est venu leur faire la réflexion.

Jamais on ne dira à une mince "j'assume ma maigreur et je vous emmerde".

En attendant ce matin j'ai été faire mes courses en conséquence : protéines, crème amaigrissante, pilules maaagiques qui doivent me faire perdre les quelques kilos amassés ces derniers mois parce que figurez vous que finalement je n'assume pas tant que ça.

Même si j'emmerde les autres.

Mais ça je le garde pour moi.

A propos

«Moi je t’aimais, toi tu étais amoureux, c’est pas la même chose.»

François Truffaut

Extrait du film La Femme d’à côté

La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas

La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas, mademoiselle Brown
Et le coeur se déchire quand les chiens sont lâchés
Amour, amour. Anglaise modern style ou Européen recyclé
Les intermittences de nos coeurs
Mon dieu, mon dieu, qu'elle crève de douleur
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas
Les pays sont fait de morceaux qui ne se joignent plus, mademoiselle Brown
Où on court dans la rue pour sauver sa peau, mademoiselle Brown
Où les amants crèvent sur les ponts comme des pigeons, tirés par les cons
Où on ne dort que d'un oeil, si insomniaque est le deuil, est le deuil
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas
Barbare modern style, européen, petite ordure
L'éminence de nos peurs
Mon dieu, mon dieu, qu'elle crève de douleur, de douleur, de douleur
Petite ordure
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas
A la guerre comme à l'amour
Faut cueillir tel quel, le prochain jour
Et dans l'absolu de l'horreur
Exprimer la secrète douceur
De toute blessure à mort qui n'est pas là encore
De toutes ces blessures à mort qui ne sont pas là... encore
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas
Mademoiselle Brown Toutes les inclinations qui font de coeur à coeur
Ah mon dieu, mon dieu comme elle crève de douleur

Jean Bart - Fin et Suite