Une soirée avec ma mère

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J’ai mis un peu de temps à les retrouver hier. Ils avaient pris l’ascenseur et je les cherchais de l’autre côté. Prendre le train c’est toute une expédition pour eux. Il a tellement eu l’habitude de se déplacer en voiture. Mais voilà, avec l’âge et les soucis de santé, plus question de se lancer sur les routes. Donc le train, comme les vieux qu’ils sont devenus malgré eux.*
Le temps de se remettre de nos émotions, elle me regarde et me dit « tu as encore grossi ». Ca se voit que tu fais beaucoup la fête en ce moment. Oui maman ai-je répondu, je vis et ça se voit. Elle tripote ma tunique en marchant vers le parking. « il faut dire que ces trucs à la mode ça n’avantage pas ». Non maman mais c’est à la mode et puis les trucs moulants c’est pire.
Je les ai enfournés dans la voiture et pris la direction de la maison. Arrivée en bas, je me suis aperçue que je n’avais pas de pain. Je suis remontée en vitesse sans voir que le chien était sorti. La boulangerie n’était pas loin, elle a pris sa baguette et c’est là qu’on s’est aperçus qu’il n’était plus là. Quelqu’un l’avait intercepté dans la rue en train de courir derrière les voitures et Aurore qui nous guettait à la fenêtre l’a récupéré. Inutile de dire que je me suis faite allumer au téléphone et à la maison quand je suis rentrée.
Poussée d’adrénaline comme je n’avais pas eu depuis longtemps.
J’ai préparé le dîner et ouvert une bouteille de vin de Loire.
Tout le monde s’est couché tôt du coup. Un texto à Lulu pour lui dire que je m’étais réfugiée avec la lampe rose et les animaux dans la chambre de Fanfan. Je n’ai pas vu sa réponse car je dormais à poings serrés (comme on dit). Il écoutait Hervé Guibert. Ca m’a fait plaisir.
Le pompon ? ce matin. La maisonnée tranquillement réveillée, le café en marche, le soleil dans les chambres. J’ouvre ma boite et je trouve un mail de l’ours ne semblant pas avoir apprécié l’expression mauvais roman. J’ai failli lui répondre méchamment. J’ai même commencé à écrire, parlant d’impudeur et de mauvaise foi. J’ai tout effacé. Pris ma douche, fumé deux cigarettes, appelé Lulu en promenant le chien et pris la route du boulot avec plaisir. Il y a des jours comme ça…

*On devient tous des vieux malgré nous.
Et on le sera de plus en plus…
Photo : Robert Franck.


3 murmures:

cathiminie a dit…

aaahhhh les mères pieds noires...ça doit être ça...j'ai l'impression d'entendre la mienne! Quant à l'ours, il a rien à dire quand on lit ce qu'on lit chez lui, et qu'on sait ce qu'on sait...je te trouve bien zen! C'est pour ne pas trop ressembler à ta mère? bises et bon week end!

Bunny a dit…

Ca doit être l'effet Lulu, le seul homme capable de descendre en caleçon rouge chercher des outils dans le coffre de sa voiture en bas de chez moi et en disant que personne ne le connait. Heureusement que je ne suis pas trop connue non plus. Quoi que ! ;-)

Bunny a dit…

quant à l'ours, effectivement... on a raison de penser ce qu'on pense hein ma Cath ? et encore tu ne sais pas tout.
Bises aussi.

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