Photo Willy Ronis
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Au diable nos adieux
Il est rentré dans la cuisine. Le chien lui a fait la fête. Pas moi. Je lui ai servi un thé. Deux sucres. Une cuillère. On a parlé chiens, travail et genou. Ce genou qui le fait souffrir depuis l'été dernier. Pas opérable. Il m'a dit ça va passer. J'ai répondu Ou pas. Je dois avouer éprouver au fond de moi une légère satisfaction. Ses affaires qui ne vont pas bien. La douleur permanente qui est un sacré handicap. Je l'ai fait parler histoire de ne pas avoir à le faire. Parle mon ours parle. Tu as l'air fatigué. Toutes ces rides autour de tes yeux. Il a du penser la même chose de moi. Aucune question de sa part en tout cas. Il valait mieux, je n'aurais pas répondu. Dix minutes à ne rien dire ça passe vite finalement. On s'est dit au revoir et on s'est fait la bise. Je crois qu'il m'a souhaité bonne chance. Je ne sais plus, j'ai oublié. Il est parti. Je suis sortie aussi quelques minutes plus tard. Sa voiture n'était plus là. Il pleuvait. Mais qu'est ce qu'il pouvait pleuvoir vendredi matin.
Photo Willy Ronis
Photo Willy Ronis
J'en mourirai
En relisant ta lettre, je m'aperçois que l'orthographe et toi ça fait
Deux.
C'est toi que j'aime, ne prend qu'un m
Par dessus tout,
Ne me dit point, il en manque un,
Que tu t'en fous,
Je t'en supplie, point sur le i
Fais moi confiance,
Je suis l'esclave, sans accent grave
Des apparences,
C'est ridicule, C majuscule
C'etait si bien,
Tout ça m'affecte, ca c'est correct
Au plus haut point,
Si tu renonces, comme ca se prononce,
A m'ecouter,
Avec la vie, comme ca s'ecrit,
J'en finirai,
Pour me garder, ne prends qu'un d,
Tant de rancune,
T'as pas de coeur, y'a pas d'erreur, la y'en a une,
J'en mourirai n'est pas français,
Ne comprends tu pas,
Ca sera ta faute, ca sera ta faute, la y'en a pas.
Moi je te signale que gardénal ne prend pas d'e
Mais n'en prends qu'un, cachet au moins n'en prend pas deux
Ca te calmera et tu verras tout retombe à l'eau,
Le cafard les pleurs, les peines de coeur O.E dans l'O.
Con-jonc-tu-rel
J'ai bien noté le mot Eve.
Je veux bien que ça soit conjoncturel. Sauf que je trouve qu'il revient trop souvent ce conjoncturel.
Je veux bien que ça soit conjoncturel. Sauf que je trouve qu'il revient trop souvent ce conjoncturel.
Ce matin j'ai entendu parler F.O. Giesbert de son nouveau livre Un très grand amour.
« Sur son lit de souffrances, quelques semaines avant de mourir, maman m’avait mis en garde :
"Qu’est-ce que c’est bête, un homme.
- Je ne comprends pas.
- C’est bête, égoïste et pas fiable. Antoine, promets-moi de ne jamais te comporter comme un homme."
Je me souviens que j’avais hoché la tête. Encore une promesse que je n’ai pas tenue. Je suis toujours resté à l’affût. Même quand j’étais heureux en ménage, ce qui fut souvent le cas, je continuais à rechercher le très grand amour, celui qui, selon Spinoza, constitue un "accroissement de nous-même".
« Sur son lit de souffrances, quelques semaines avant de mourir, maman m’avait mis en garde :
"Qu’est-ce que c’est bête, un homme.
- Je ne comprends pas.
- C’est bête, égoïste et pas fiable. Antoine, promets-moi de ne jamais te comporter comme un homme."
Je me souviens que j’avais hoché la tête. Encore une promesse que je n’ai pas tenue. Je suis toujours resté à l’affût. Même quand j’étais heureux en ménage, ce qui fut souvent le cas, je continuais à rechercher le très grand amour, celui qui, selon Spinoza, constitue un "accroissement de nous-même".
L'accroissement de soi-même. Ce qui voudrait dire que ne pas aimer irait dans le sens de la décroissance.
Et vivre sans amour, ni grand ni petit, juste dans cet état que je qualifierais de neutre. Ni joie, ni peine, ni ressenti. Planer dans les airs comme une feuille qui tombe de l'arbre. Marcher, manger, respirer. Rire souvent. Pleurer parfois. Et attendre qu'il se passe quelque chose... en laissant le conjoncturel passer.
Tout en regardant tomber la neige.
Photo Nan Goldin
Photo Nan Goldin
Epilogue
J'ai décidé que c'était terminé.
Merci les filles de vous être fait du souci pour moi mais dimanche dernier toute seule dans ma solitude (oui je sais c'est un pléonasme) j'ai mis mes sentiments dans un grand trou là haut sur ma falaise et j'ai coulé dessus une grosse chape de ciment.
Je ne parlerai plus de l'ours.
Je ne lui parlerai plus non plus.
Je ne lui parlerai plus non plus.
Je ne veux plus qu'on m'en parle.
Le reste ne concerne que moi.
Je sais que mon silence sera fait de mille cris mais c'est mon lot depuis toujours. Avancer en silence dans la tempête.
Je sais aussi que ce ne sont que des mots mais les mots sont aussi ce qui me fait avancer et il est a priori hors de question que je revienne en arrière.
Vous aussi d'ailleurs.
Même si.
Même si.
Rien de grave
Mauvaise fille.
Mauvaise mère.
Mauvaise femme.
Mauvaise maitresse.
Mauvaise amante.
Mauvaise.
Je suis
Mauvaise.
Ceci posé, j'ai commandé le livre de Justine Levy à ma libraire.
En attendant je vais relire Rien de grave.
Parce que finalement tout ça n'est pas si grave n'est ce pas ?
Mauvaise mère.
Mauvaise femme.
Mauvaise maitresse.
Mauvaise amante.
Mauvaise.
Je suis
Mauvaise.
Ceci posé, j'ai commandé le livre de Justine Levy à ma libraire.
En attendant je vais relire Rien de grave.
Parce que finalement tout ça n'est pas si grave n'est ce pas ?
A propos
François Truffaut
Extrait du film La Femme d’à côté
Lulu est parti

Pour toujours, pour quelques heures, pour une semaine. Je ne sais pas. Il ne sait pas. Nul ne sait. La seule chose que nous savons c'est que nous avons essayé mais que les mots ne sont pas venus. Sans doute qu'il n'y avait rien à dire.
"Tout doit être cassé autour. Tout va mourir ? Tout va-t-il finir ? S'arrêter ? Aussi bien les larmes, l'amour, la mort ? Le sentiment ?
On ne sait plus.
C'est un mauvais jour. Serait-ce cela ? Seulement ça, un mauvais jour ? On ne sait plus rien de façon claire. On a 100 ans tout à coup. On pleure.
On voudrait pleurer davantage, et puis non c'est trop, mais personne ne le dit.
Les cris des femmes, ceux des enfants ? Ca continuerait donc ? Oui, ça continue. On est en vie. Comme la guerre. Lire ça : qu'on est en vie.
Ce serait un mauvais jour ? On essaie de détecter une connaissance délavée."
Photo : Lee Friedlander
(I've had) the time of my life

With my body and soul
I want you more than you'll ever know
"Avez vous une seule fois dans votre existence connu la douleur de la perte de l'être aimé ?
Avez vous passé des nuits sans sommeil à vous demander pourquoi ?
Pleuré mille larmes sur votre oreiller parce que vous saviez que c'était lui qui était fait pour vous mais que lui ne le savait pas."
With my body and soul
I want you more than you'll ever know
Il n'a rien compris, rien voulu entendre.
J'ai compris que ça ne servait rien qu'à me mettre en colère.
Que cette histoire n'avait été qu'un long combat dont personne ne serait sorti vainqueur quoi qu'il arrive.
Alors j'ai baissé les bras.
Je n'ai rien écrit de plus.With my body and soul
I want you more than you'll ever know
Il n'a rien compris, rien voulu entendre.
J'ai compris que ça ne servait rien qu'à me mettre en colère.
Que cette histoire n'avait été qu'un long combat dont personne ne serait sorti vainqueur quoi qu'il arrive.
Alors j'ai baissé les bras.
J'espère qu'il lira et relira tout le reste et qu'il en portera le poids pour le reste de sa vie.
En attendant je vais essayer de retricoter le fil de mon histoire. De mes histoires.
Et de vivre celle qui est là.
Histoire de voir si pour une fois, ça ne pourrait pas marcher.
Une seule fois.
Cause I've had the time of my life...
L'imperceptible glissement des sentiments

Source photo : Sabine Weiss
J'ai la facheuse habitude de rater tous mes trains
On ne badine pas avec l'amour

On ne badine avec rien d'ailleurs Madame Bunny.
J'écoute Bashung chanter Résidents de la République.
Un jour je t'aimerai moins jusqu'au jour où je ne t'aimerai plus.
Hier on se regardait à peine. Peine peine peine...
Chais pas pas pas pas pas. Chais pas ou je suis chais pas qui je suis. Chais pas où je vais.
Ca c'est pas nouveau ma poule. Tu n'as jamais su où tu allais. Tu avances toujours à cloche pied comme sur une marelle en direction du Paradis sauf que parfois (souvent) tu tombes en enfer parce que y'a pas à dire celui ci est drôlement plus tentant.
Et puis l'inévitable clairière amie.
Ma clairière à moi est à Bourg-en-Bresse. Il ne s'y passe rien à Bourg, ça doit être ça qui est bien. La pluie et la rosée.
Guidée par une étoile.
Je ne devrais pas écouter Bashung de bon matin.
Il faut que je sorte le chien.
Je suis toute décousue.
On ne badine pas avec l'amour.
Non ?
Photo Hana Jakrlova
Trois fois rien

Un petit mot avant le week-end. Un sourire, une pensée, un frôlement de mes lèvres sur les votres. Trois fois rien. Je vais le rejoindre et ouvrir le champ de nos possibles. Que ce week-end soit plein de joies et de caresses. De tendresse et de fureur. De vie quoi. On n'en a qu'une que diable, il ne faut pas la laisser filer entre nos doigts.
Photo G.G.
A propos...
Repartir à zéro comme si l'amour n'avait jamais existé

"Ne pas aimer un tableau n'est pas pour autant ne pas aimer.
Petit cadeau pour toi après un week-end de faiblesse amoureuse.
Ti amo"
Décembre 2008.
Voilà la carte a été déchirée en mille morceaux et jetée à la poubelle.
Mark Rothko
Exposition 1945-1949 - Repartir à Zéro comme si la peinture n'avait jamais existé.
Musée des Beaux Arts de Lyon. Octobre 2008 à février 2009.
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