Au diable nos adieux

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Il est rentré dans la cuisine. Le chien lui a fait la fête. Pas moi. Je lui ai servi un thé. Deux sucres. Une cuillère. On a parlé chiens, travail et genou. Ce genou qui le fait souffrir depuis l'été dernier. Pas opérable. Il m'a dit ça va passer. J'ai répondu Ou pas. Je dois avouer éprouver au fond de moi une légère satisfaction. Ses affaires qui ne vont pas bien. La douleur permanente qui est un sacré handicap. Je l'ai fait parler histoire de ne pas avoir à le faire. Parle mon ours parle. Tu as l'air fatigué. Toutes ces rides autour de tes yeux. Il a du penser la même chose de moi. Aucune question de sa part en tout cas. Il valait mieux, je n'aurais pas répondu. Dix minutes à ne rien dire ça passe vite finalement. On s'est dit au revoir et on s'est fait la bise. Je crois qu'il m'a souhaité bonne chance. Je ne sais plus, j'ai oublié. Il est parti. Je suis sortie aussi quelques minutes plus tard. Sa voiture n'était plus là. Il pleuvait. Mais qu'est ce qu'il pouvait pleuvoir vendredi matin.
Photo Willy Ronis

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