Double je

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Elle ? non. Même pas capable. Mais après tout cet homme qui écrit à une inconnue qui le comprend si bien et a besoin de ces petits messages qui lui sont jetés comme une bouée, cet homme dit-elle avait en main toutes les cartes pour deviner qui se cache derrière cette femme qui lui écrit ce qu'il a besoin d'entendre. Pas futé, pas malin ? Non. Juste enfoncé dans ses problèmes et n'ayant pas l'esprit aussi tordu que ça. Tordue elle ? Non. Il est venu se mettre entre ses pattes sans qu'elle ai eu besoin de lui tendre la perche. Il a bien écrit pourtant qu'il avait le sentiment de jouer au chat et à la souris mais ne s'est pas posé la question plus loin. Elle a éludé. Elle sait que ce fil tendu entre eux est le seul partage qui leur reste, même si au fur et à mesure du temps, elle sent qu'un jour elle le coupera et le laissera seul sur le quai de la gare. Hagard.
L'esprit du poète commence à se faire sentir se dit-elle. Le goût d'autre chose bien sûr. Et là bas quelque part, un nous qui n'existe plus que pour elle seule. Ce goût du baiser qu'elle a oublié depuis longtemps. Et elle ne sait même pas ce qu'elle lui dirait s'il revenait...
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins.

2 murmures:

l'homme au bois dormant a dit…

"je n'ai pas la vertu des femmes de marin".
Il y a comme cela des phrases qui sont des chefs d'oeuvre absolus...

Sylvie a dit…

C'est devenu ma devise ces derniers temps Dominique...

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